«Pierre après pierre, d'une cabane à une église» A. Lessour
Qui, un jour, n'a pas ressenti un moment intense de plénitude que procure la révélation de l'art, en découvrant, au détour d'une page d'un magazine, la reproduction d'une œuvre d'art? et le pire journal ne fera qu'agrandir cette émotion, en raison même de l'importance de l'écart. Ces re-productions d'œuvres perdues dans cette masse d'informations visuelles, sont les trésors d'aujourd'hui ; trésor : «objet précieux caché ou enfoui découvert par hasard» (Larousse). Et qui n'a pas cherché, aux heures sombres, à retrouver cette sensation, à rêver devant son propre «musée imaginaire» pour reprendre deux mots d'André Malraux, et voulu posséder ce qui, dans le domaine de la création, de la beauté, leur apparaît comme irremplaçable et éternel ? Voilà donc l'objet de cette encyclopédie monumentale des arts, qui s'avérera l'outil théorique de l'universitaire de demain.
Il faut s'attendre à un répertoire des œuvres d'art les plus fameuses de chaque époque, qu’il s'agit de rassembler quoi qu'il arrive, triomphant ainsi du temps, grâce à la reproduction. Cette première pierre présente, dans ce sens, une valeur d'exemple, la difficulté cependant est grande et le temps manque. Cette encyclopédie monumentale des arts, certes va surprendre, impossible de nier, mais le premier moment d'émoi passé, cet ouvrage va émerveiller, provoquant la réflexion et la méditation, ouvrant toute grande la porte à une révélation plus profonde d’un art vivant lié à la réalité du terrain. L'album encyclopédique plaidera dans son ensemble, non pour une mode et pour la personnalité de celui qui l'a conçu dans un but déterminé, témoignant d'un esprit créateur, d'un goût de la beauté, de la vérité et du risque, mais, bien au-delà de l'une et de l'autre, même si on n'apprécie guère le résultat par rapport à son propre goût, chacun ayant une conception ou une vision très différente de l'art, correspondant non seulement à sa formation, à son milieu, mais aussi aux impressions ressenties, aux découvertes. Car, par cette originalité de la re-production, la beauté, la poésie sont au rendez-vous, et contre toute apparence, la rareté.
Partir, à travers le monde de la communication, à la recherche de ces objets précieux, cachés ou enfouis, pénétrer la presse, fouiller les magazines, journaux, cartons d'invitation, etc., pour découvrir à l'ombre d'un message publicitaire, d'un article quelconque, un tableau, une sculpture, un chef d'œuvre imprévu ; le meilleur choix étant celui que nous ne faisons pas ; en dépit des apparences, nous ne nous donnerons pas comme mot d'ordre les petites dimensions de préférence aux grandes, il n'y aura ainsi aucune difficulté particulière au choix des trésors.