Le nom des nombres
1999
On sait que lécriture et la numération sont surs jumelles, elles permettent daccéder au monde des idées, de fixer la pensée humaine, de la transcrire et de traverser lespace et le temps, elles ont suivi la même évolution graphique, une chose cependant les sépare, la numération numérique na nullement besoin dêtre parlée, ni même pensée, car on peut atteindre un nombre voulu sans prononcer, ni même penser un seul mot; il suffit de créer pour cela un langage gestuel des nombres, alors que pour quil y ait écriture, il faut que les signes se réfèrent à une langue parlée, bien plus quà la pensée elle-même. Et avant même dinventer par le nom de nombre, en faisant du son de la voix un véritable instrument de mesure des quantités concrètes et abstraites, lhumanité est passée par des langages numériques*. Technique : nombres tracés (décalqués1) au feutre Posca noir, sur des feuilles 34 x 50 cm tenues au mur par deux épingles plastiques (push pin) transparentes. En exergue «... une fois que nous connaissons 2 parce que 1 + 1 = 2 nous oublions quauparavant il faut savoir ce quest plus...» extrait dAlphaville, une étrange aventure de Lemy Caution, 1965, film de Jean-Luc Godard.
* daprès Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres
Les Gros Mots,
1997
Série qui fait suite aux Linges de mots, sous forme de gravures.
Technique : imprimé en typographie à laide de matrices en polymère, sur papier Arches 300g, tirage limité à 16 exemplaires.
Inspiré du titre du livre paru aux Éditions Universelles, Paris, 1951 «Lettres inédites sur linquiétude moderne».
Collection de Caractères utiles, moralistes, inutiles, modernes
Première présentation : exposition André Derain en noir et en blanc Maison Levanneur, Centre national de lestampe et de lart imprimé, Chatou (24/5-14/9/97).
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